El viernes 7 de noviembre, vernissage de la exposición "Los Viajes", de Horacio Coppola.
Pese a sus 103 años, encontré su infatigable mirada curiosa y la calidez de siempre de este gran fotógrafo. Una obra inmensa que se puede ver en la galería de Jorge Mara, Parana y Santa Fé.
Veinte minutos de tren para llegar desde Constitución a Banfield, y un tiempo similar para hacer el mismo trayecto de vuelta. Cada tanto voy a visitar a un cliente. Esta vez, decidí llevar la cámara de fotos para intentar retener lo que tantas veces vi a través de la ventana del tren.
...y mañana, día de los muertos. Pienso en tanta gente que quiero, y me pregunto desde dónde y cómo puedo hablarles. Laurent citó un poema de Jules Supervielle, Le Portrait;
Mère je sais très mal comme l’on cherche les morts, et je m’égare dans mon âme, ses visages escarpés et ses ronces de regards. Aide-moi à revenir de mes horizons qu’aspirent des lèvres vertigineuses. Aide-moi à être immobile, tant de gestes nous séparent, tant de lévriers cruels! Que se taisent les voyages qui déchirent mes années en sanguinolents paysages et ces têtes en offrandes qui viennent frapper la nuit à la portière des trains! Que je penche sur la source où conspire ton silence, dans un reflet de feuillage que ton âme fait trembler.
Ah! sur ta photographie je ne puis pas même voir de quel côté souffle ton regard. Nous nous en allons pourtant, ton portrait avec moi-même, si condamnés l’un à l’autre que notre pas est semblable dans ce pays clandestin où nul ne passe que nous. Nous montons bizarrement les côtes et les montagnes et jouons dans les descentes comme des blessés sans mains. Mes souvenirs ont goût de carton qui auraient pu être vivants. Un cierge coule chaque nuit gicle à la face de l’aurore, l’aurore qui chaque jour sort des draps lourds de la mort, à demi asphyxiée tardant à se reconnaître. Je te parle durement ma mère. Je parle durement aux morts parce qu’il faut leur parler dur, debout sur des toits glissants, les deux mains en porte-voix et sur un ton courroucé pour dominer le silence assourdissant qui voudrait nous séparer, nous les morts et les vivants.
J’ai de toi quelques bijoux, comme des fragments de l’hiver qui descendent les rivières. Ce bracelet fut de toi qui brille en la nuit d’un coffre en cette nuit écrasée où le croissant de la lune tente en vain de se lever et recommence toujours, prisonnier de l’impossible.
J’ai été toi si fortement, moi qui le suis si faiblement et si rivés tous les deux que nous eussions dû mourir ensemble comme deux matelots mi-noyés et s’empêchant l’un l’autre de nager, et se donnant encore des coups de pied dans les profondeurs de l’Atlantique où commencent les poissons aveugles et les horizons verticaux.
Parce que tu as été moi je puis regarder un jardin sans penser à autre chose choisir parmi mes regards et aller à ma rencontre. Peut-être reste-t-il encore un ongle de tes mains parmi les ongles de mes mains, un de tes cils mêlés aux miens; un de tes battements s’égare-t-il parmi les battements de mon cœur, je le devine entre tous et je sais le retenir. Mais ton cœur bat-il encore? Tu n’as plus besoin de cœur. Tu vis séparée de toi comme si tu étais ta propre sœur, ma morte de vingt-huit ans dans ton sourire sans amarres, me regardant de trois-quarts avec l’âme en équilibre et pleine de retenue. Tu portes la même robe que rien n’usera plus, elle est entrée dans l’éternité avec beaucoup de douceur et change parfois de couleur, mais je suis seul à savoir. Cigales de cuivre, lions de bronze, vipères d’argile autour de moi rien ne respire. Le souffle de mon mensonge est seul à vivre, seul à vivre à mille lieues à la ronde. Je cherche dans des coffres qui m’entourent brutalement mettant les ténèbres sans dessus dessous dans des caisses profondes profondes comme si elles n’étaient plus de ce monde, et voici à mon poignet le pouls minéral des morts celui-là que l’on entend si l’on approche le corps des strates du cimetière.
Un tiempo atrás, encontramos en casa de Paloma un libro de Borges, donde escribía, ya próximo al final de su vida;
De algún modo, la juventud me resulta más cercana que cuando era joven. Ya no considero inalcanzable la felicidad como me sucedía hace tiempo. Ahora sé que puede ocurrir en cualquier momento, pero nunca hay que buscarla.